So different, yet so alike [ PV Dastan ]

Un craquement, le bruissement du feuillage omniprésent. De petits bruits d’animaux. Ces bruits angoissants sont les premiers que l’on entend dans ce silence, la nuit dans cette grande forêt. L’obscurité de ce lieu, fut toujours le fruit de l’imagination des hommes. Des histoires, des légendes ont été écrites sur ces lieux tout aussi attirant qu’effrayant. Mais au-delà des bruits naturels de la nature, ses yeux voyaient autre chose. Le véritable visage de la forêt une fois tout les passants partis, et les occupants endormis. C’est une légende qui se dessine ici, au creux des bois. Bien des actes ont eu lieu à cet endroit. Ô des choses bien terribles, car mère nature est malheureusement tâché de sang. Mais en rare occasion c’est un autre théâtre qui se déroule sous les yeux du chanceux voyageur de nuit. Surtout « ici ». C’est une véritable magie dont les éléments naturels jouent une fois la nuit tombée. Et ces rares soir est l’un d’eux. la silhouette, semblait aussi légère que plume lorsqu’il escaladait les arbres, pour ensuite sauter sur la branche d’un arbre voisin, se balancer au bout d’une branche, et faire des cabrioles qu’un être humain normal ne pourrait jamais réalisé aussi aisément. Mais cette chose ne connaissait ni la peur du danger, ni la mort. Car mort né lui-même, et la propageant autour de lui, il s’en sentait bien proche. C’est dans ce moment là, libre comme l’air, utilisant au maximum les ressources de la forêt, qu’il s’adonnait à sa nouvelle occupation. Le trop plein d’énergie qu’il emmagasinait et autrefois laissait s’écouler dans le sang. A présent il l’exprimait en s’amusant tel le singe à travers les arbres. Quand, la créature arriva à cet endroit précis.

Il y avait le clapotis de l’eau, aucun autre bruit n’était perceptible autre que sa propre respiration saccader par son effort physique§. A la surface de l’eau, le reflet de la lune brouillé dans le mouvement calme des eaux. La lumière s’y reflétait allégrement et baignait les alentours d’une couleur envoutante et donnait aux horizons un caractère bien moins sinistre. Un groupe de lucioles voletait autour de la rivière embellissant déjà la vue qui se présentait sous ces yeux. C’est l’un de ces rares spectacle qu’il avait l’occasion de voir, car cette fois la scène ne fut pas gâcher par un quelconque arrivant. Il descendit de la branche sur laquelle il se trouvait et agilement se retrouva au sol. Son regard toujours sur le cours d’eau, il se laissa glisser le long du tronc d’arbre lisse, et allonger dans l’herbe il profita de ce petit coin de paradis, jusqu’au moment ou un intrus viendrait gâcher son plaisir. Car oui … il semblerait qu’un certain destin ais décider de lui envoyer quelqu’un dans les pattes dès qu’il trouvait un endroit plaisant. Bien souvent il s’agissait de Danyl, dont l’excuse serait qu’il était simplement en manque de câlin, de sa présence. Il s‘était d’ailleurs habitué à sa présence, parce qu’ils avaient trouvé un équilibre entre eux. Ensuite il y avait toute cette carpette vivante qui venait le défier ou encore se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais ce soir, il allait enfin pouvoir être seul …

C’est lorsque l’on espère quelque chose très fort, que le destin s’amuse à vous mettre des bâtons dans les roues ! Parce qu’au moment même où il commençait à s’assoupir, le bruit de sabot, et une présence forte se manifesta. Mais ce ne fut pas l’irritation qui accompagna ce réveil prématuré, car le bruit des sabots résonnait dans son esprit. Qu’il n’aimait pas ce bruit. Bien qu’étouffer par les herbes il l’entendait bien lorsqu’il piétinait une pierre, ou de la terre dur. Ses yeux grand ouvert, il se redressa contre son tronc d’arbre apercevant une lumière bleutée non loin de son petit coin, un peu plus loin, en face de son coté de la rivière. En alerte, non par l’intrus, mais par ce qui le transportait, il ne bougea plus. Et dans son esprit normalement clair comme de l’eau de roche se précipitait des paroles insensés « qu’il ne me voit pas ! C’est un poney ou un cheval ? Si sa se trouve c’est un centaure... Ce serait le comble ! Sa sent quand on a peur, ne montre pas ta peur… qu’il ne me voit pas ! Il n’aura pas ce coin ! Il doit partir… ou je devrais partir ? Merde il approche. » Et tout ceci, derrière un visage dont seul les yeux grand élargit au maximum témoignait du réveil de ce traumatisme, qui excitait son corps entier et le mettait en alerte.

En se rapprochant, l’animal prenait forme. Un grand étalon du plus pur des noirs, mais ce qui le rassura légèrement fut la crinière étrange du cheval. En feu, d’un bleu intense caractéristique d’un certain pouvoir qu’il connaissait que trop bien sous le joli nom de Layla et de son étalon Loki. Qu’elle idée de donner le nom d’un dieu à un stupide cheval ? Un stupide cheval qui semblait avoir conscience de son mal être avec son espèce et s’en moquait bien pour lui causer des frayeurs sans nom. Sur le dos du cheval il reconnu évidemment sa futur majesté en pleine promenade. Mais sa présence ne suffisait pas à calmer la boule qui se formait à l’intérieur de son estomac et qui s’amusait à rebondir à l’intérieur. Il espérait qu’elle ne soit que de passage, qu’elle décide de prolonger sa promenade, mais non, comme pour le narguer bien qu’il était camouflé par les hautes herbes et dans l’ombre du feuillage de son arbre et donc qu’ils n’avaient connaissance de sa présence. Immobile, il les observa s’installer, le cheval allant s’abreuver, alors que la princesse de son royaume se couchait dans l’herbe tout comme son cousin l’avait fait au loin. Ce dernier l’observait, tel un chat observerait un chien. Le moindre mouvement brusque et il se sauverait le pelage hérissé à toute allure. Ce n’était pas sa cousine qu’il craignait mais bien ce qui l’accompagnait…

Car malgré leurs multiples ressemblances, il y avait bien une chose qui les différenciait. Au contraire de Layla qui pratiquait une véritable passion pour les chevaux, Dastan lui ressentait à leur présence une peur et une rancune marqué au fer rouge. Ce traumatisme qu’il vécu petit, avec l’un des cheveux de l’écurie du château, il se rappellerait toujours de ce jour fatidique. Il était encore tout petit, alors qu’il s’approchait curieusement vers la grande bête noire. Cette dernière était déjà devenue l’immortel et précieux cheval de Layla. La petite tête ronde, aux grands yeux gris, le regard fixe et très observateur, s’arrêta devant l’animal pour lui tendre les mains et le caresser. Jusque là tout va bien. La robe était douce sous ses doigts et d’un très beau noir. Très curieux pour son jeune âge, et très méthodique, Dastan voulu tout savoir sur l’animal, et ca, tout de suite. Car la patience n’as jamais fait parti de lui. C’est ainsi qu’il entreprit d’analyser ce qu’il avait sous les yeux, comme il le ferait avec un jouet. Il se mit à tourner autour du grand étalon, s’accrochant à ses pattes, sautant pour essayer d’atteindre sa tête mais sans succès. C’est là que son regard se posa sur un élément du cheval qui attisa encore plus sa curiosité. Sa crinière du même bleu intense qu’aujourd’hui. Les longs crins de l’animal qui ondulait sous la forme de flammes. C’était magnifique et l’enfant voulait absolument s’en approcher. C’est ainsi qu’il tourna de nouveau autour du cheval pour trouver l’endroit le plus facile à grimper. Il se positionna comme il avait vu faire Layla, c'est-à-dire au niveau du dos de l’animal sur le coté. Là le Minimoy Dastan sauta et s’agrippa au cheval de toutes ses forces. Bien trop petit et ne sachant pas du tout s’y prendre, c’est à coup de pieds sur le ventre de l’animal, et en se hissant en tirant la crinière de toute son attention qu’il arriva à se hisser. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que son comportement incommode la monture, qui dès que les petites fesses de Dastan se posèrent sur son dos… la machine se mit en marche. Dans un hennissement qui le faisait encore frémir, il s’était élancé dans un grand galop. Effrayer son cavalier du jour s’accrochait de toutes ses forces, lui tirant un peu plus la crinière. Il ne voulait pas vraiment ce souvenir de ce moment… ce n’était que terreur. Les sauts de l’animal au dessus des obstacles, la vitesse impressionnante avec laquelle il baladait son fardeau trop léger. Un rodéo qui n’en finissait pas, Dastan commençait à perdre prise, terrifié et épuisé par les mouvements brusque qui lui demandait beaucoup d’effort pour rester sur son dos, jusqu’au moment ou subitement l’animal décida que s’en était assez et s’immobiliser si soudainement que le corps de Dastan fut projeter par-dessus le cheval et vola aussi facilement qu’un oiseau d’un un cri de pur effroi. Qu’elle sale bête ! Heureusement il eut un atterrissage bien plus doux que son premier cours d’équitation improviser, car rattraper par Layla, ce fut elle et non lui qui se prit le gros rocher, qui lui était pourtant destiné. Choqué, il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte que c’était finit, et là ce fut les chutes du nirvana… des pleurs et des cris à n’en plus cesser alors qu’on l’éloignait de Loki, qui plus jamais ne vit l’enfant s’approcher de lui.

Un nouveau frisson d’horreur le parcourra à ce simple souvenir. Non vraiment, ces bestioles étaient pires que tout ! Perdu dans son souvenir, il avait quitté des yeux sa cousine. Quand il reposa son regard sur eux, le cheval était proche de sa maitresse, la tête au dessus de son visage. Layla… Même s’il lui en voulait beaucoup pour ce jour, elle l’avait quand même protégé de se fracasser le crâne contre le rocher. De plus, cette demoiselle as toujours été une sorte de modèle. La seule personne qu’il n’avait jamais repoussée de sa bulle d’espace vital. Une sorte de grande sœur qui avait prit soin de lui. Maintenant deux personnes détenaient les clés de son cadenas. Ces derniers temps, les cousins, ne purent vraiment passer du temps ensemble. Et les temps étaient durs avec la princesse, bien plus qu’avec lui. Il bougea dans l’intention de se rapprocher d’eux, le cheval semblait calme ce soir... peut-être pourrait-il s’approcher ne serais-ce qu’un peu. Il fit un peu de bruit en se relevant ce qui alerta son pire cauchemar qui se mit à se faire entendre. Il se tendit légèrement, et s’immobilisa de peur qu’il ne le charge… il attendit une… deux … trois secondes et prit une inspiration pour se mettre à découvert. Il se leva, et s’approcha à la lumière de la lune, passant dans l’eau sans même faire attention à ses vêtements, pour traverser la rivière et les rejoindre. Néanmoins il resta en plein milieu, son regard fixer sur le cheval, le corps tendu comme un arc, le cœur battant un peu plus fort qu’ordinaire. Il ne le quittait pas des yeux en s’adressant à Layla.

« Tu voudrais pas te mettre au tricot, c’est moins dangereux que ces trucs… »

« Ces trucs » désignant Loki et l’espèce des chevaux. Il tourna enfin son regard et le posa sur Layla, un léger son sourire s'affichant sur ses lèvres, mais gardant la distance avec l'animal, il continua plus calmement.

« Quand étais-ce la dernière fois qu’on s’est retrouver tout les deux comme ca ? «

Layla tourna la tête en entendant le clapotis de l'eau et remarqua Dastan, son cousin. Il se tenait à distance, et elle devinait pourquoi. Loki était un cheval, et il avait une véritable phobie de ces animaux. Plus encore, Loki était la cause même de cette phobie, lui ayant fait faire un vrai rodéo alors qu'il était encore très jeune, et ayant manqué de lui fracasser le crâne contre un rocher en le projetant au loin. Par chance, Layla connaissait sa monture, et avait pu prévoir le coup... et s'était pratiquement brisé le dos en protégeant Dastan.

Lorsqu'elle le vit, les deux pieds dans l'eau, elle tapota doucement le flanc de son compagnon pour lui demander de s'éloigner un peu. La bête s'exécuta et alla se réfugier dans les bois, profitant de leur fraicheur pour trouver quelques insectes et petits animaux à croquer. En effet, cette espèce était loin d'être herbivore, comme ses homologues mortels, et avait besoin de sang tout comme les Vampires.

« Moi ? Faire du tricot ? T'as pas peur pour la survit de ce qui m'entourerait ? »

Elle ne put s'empêcher de sourire. Malgré tous ses talents, hormis la mécanique et la forge, elle n'avait absolument aucun talent manuel. Si elle se mettait au tricot, elle risquerait de démolir tout l'environnement sur un kilomètre à la ronde. Elle se laissa retomber sur le dos, les bras en croix, et admira le ciel étoilé pendant un instant, avant de pousser un long soupire.

« Trop longtemps... Je peine à me souvenir de la dernière fois.. »

Elle fixa longuement le ciel, son regard comme perdu dans une constellation quelconque. Tant de choses se produisaient ces derniers temps. Entre les chasses aux Lycans, les réunions avec Danyl et son père pour les préparatifs du mariage, l'entraînement des nouveaux Traqueurs, les missions pour le bien du Royaume et ses trop rares rencontres avec Ren, Layla n'avait pas beaucoup de temps pour elle. Du coup, ça devait presque faire un an qu'elle n'avait pas passé de temps seule avec quelqu'un, pas même son cousin. Leurs petites escapades et concours de chasse lui manquaient, surtout depuis que son épouvantable soeur avait décidé de la stalker et d'éloigner toute personne qui osait s'approcher d'elle.

« Tout est si compliqué maintenant... Je m'ennuie du bon vieux temps, et toi ? »

Au loin, l'étalon releva la tête, sa bouche recouverte de sang jusque dans ses naseaux. Il se lécha les lèvres et posa son regard ténébreux sur Dastan, s'assurant qu'il ne ferait rien de mal à sa maîtresse. Il dressa ses oreilles noires en leur direction et resta aux aguets, prêt à rappliquer s'il voyait un quelconque mouvement mal placé à l'encontre de la Princesse. Elle faisait peut-être confiance à ce jeunot, mais c'était autre chose pour l'étalon, tout comme le jeune Vampire. Finalement, il alla trotter un peu plus loin, les laissant profiter d'un moment de solitude.

« Et mes chevaux ne sont pas dangereux, sauf envers les personnes qui méritent de l'être. »