Combat acharné ! Partie 1 [SOLO Djendäl]

La nuit était douce, et le ciel étoilé. Djendäl le sentait, malgré les arbres qui empêchaient sa contemplation. L'automne progressait lentement, et les feuilles, dorées et rouges, tombaient de plus en plus, formant des petits tas au sol. Les animaux profitaient des dernières journées chaudes avant l'hiver, et les oiseaux commençaient leur migration. C'était, d'ailleurs, un phénomène étrange que de voir les oiseaux migrer ; en Sibérie, il faisait froid tout le temps, et le si peu d'animaux y vivant s'habituaient et ne migraient jamais. Cependant, le lycan avait hâte de voir l'hiver arriver, car, c'était un fait, il avait le mal du pays... toutes ces étendues de neige, ces glaciers, ce ciel dégagé... Certes, il se sentait à l'abri, couvert par la végétation, mais il n'oubliait pas qu'il venait d'un pays sans relief protecteur. Là, chasser était un peu plus facile.

Il marcha, son pelage noir ébouriffé, et constellé de petites gouttelettes de pluie, qui siégeaient encore sur les feuilles. Il venait de chasser, et n'avait pas faim. Il explorait la forêt avec attention ; il n'était jamais venu dans cet endroit. Et quel endroit ! Cela ressemblait à un sanctuaire... Le seul rayon bien en évidence de la forêt éclairait le lieu de sa couleur argentée. Dès lors qu'il avait pénétré ici, Djendäl sentit qu'il s'agissait d'un endroit important, culte, et incitait le respect et la trêve. Il s'avança encore, interloqué, la queue remuante, en humant l'air. Ses yeux vert fixaient l'édifice avec curiosité, et il tendit une patte en se rapprochant pour le sentir, les oreilles rabattues. Oui, aucun doute, il s'agissait bien d'un lieu de culte. Il y avait plusieurs odeurs ici ; des Lycans, des Vampires, et plus tenu, une brève odeur d'humain. Un lieu de rassemblement entre les races ? Un concile ?

Soudain, un bruit de pas attira l'attention de Djendäl, qui se retourna, et descendit du promontoire, les oreilles dressées. Une odeur déplaisante envahit ses narines. Un homme entra à son tour dans la clairière, et le fixait froidement. C'était un vampire, inconnu au jeune lycan. De toute façon, il n'allait rien se passer, puisqu'ici, était un lieu de paix et de sérénité.

- Que fais-tu là, toi, sac à puces ? maugréa-t-il, suffisamment fort pour que Djendäl l'entende.

Ce dernier haussa les épaules, et reprit forme humaine, la queue battante de méfiance.

- J'ai autant le droit d'être là que toi, sourit-il avec sincérité.

Et c'était vrai, mais le regard méprisant du vampire le calma bien vite. Quoi ? il n'allait quand même pas l'attaquer ici ? C'était insensé ! Sur ses gardes, Djendäl jugea bon de partir, avant que le vampire décide de l'égorger. Sait-on jamais ? Etait-il fou ? Comment savoir ? Il marcha tranquillement vers la sortie, son corps souple, mais son regard entendu. A sa hauteur, il entendit le vampire cracher comme un chat, en susurrant :

- C'est ça, obéis à tes supérieurs, sale carpette.

Le lycan l'ignora royalement, et sortit du lieu. Toute de suite, il retrouva son ardeur, et se demanda s'il le vampire allait le suivre, pour enfin l'attaquer. Aussi, il prit la direction de l'étang géant qu'il avait aperçut l'autre jour. Mais, évidemment, le vampire surgit devant lui, sans crier gare, avec une vitesse incroyable.

- Tu comptes aller où ? fit-il en découvrant ses crocs.

Là, Djendäl comprit que le combat était inévitable. Mais, malgré ses progrès et sa puissance acquise au cours des trois derniers mois, il refusait de se battre aussi près d'un lieu comme celui-ci. De plus que le vampire lui paraissait fort : une aura maléfique se dégageait de lui, et entoura le lycan, qui rabattit les oreilles et recula un peu :

- Je refuse de me battre ici, tu sais.
- La ferme, je ne te demande pas ton avis, lança-t-il, avant de fondre sur lui.

Le loup l'esquiva, en reprenant sa forme de loup, jurant contre son ennemi. Ce dernier était sacrément rapide ! Grognant, il tenta de le mordre à l'épaule, mais son agresseur esquiva aisément à son tour, pour atterrir sur la branche d'un arbre, un sourire sadique aux lèvres. Le loup noir le toisa, mais refusait de venir a lui ; ce serait tomber dans son piège. Il choisit donc l'opportunité de fuir, loin d'ici, pour éviter de souiller un endroit comme celui-ci.

[Fin partie 1 - suite dans la Forêt Noire]